Pour l'amour d'une Allemande, Un si long détour
EAN13
9791035308377
Éditeur
Geste Éditions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Pour l'amour d'une Allemande

Un si long détour

Geste Éditions

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Leandre, fait prisonnier de guerre par l'armée allemande, cultive une haine
féroce envers les Allemands, les Boches, les Schleus, jusqu'à ce que l'ironie
du sort lui fasse vivre une histoire d'amour attachante et douloureuse avec
l'une d'entre eux, Herta Wechner.

Les histoires d’amour entre soldats français et citoyens allemands sont peu
traitées. À travers ce récit, Roger Albert conte les conséquences qui
résultent d’un tel amour. L’armistice vient d’être signée le 22 juin à
Rethondes entre les représentants du gouvernement du Maréchal Pétain et ceux
du IIIe Reich vainqueur. Léandre Clergeaud pensait pouvoir rentrer chez lui en
Vendée. Mais il est contraint de reprendre le train cette fois en direction de
l’Allemagne. Sa haine pour les Allemands est plus forte que jamais, jusqu’au
jour où il rencontre Herta.

Comment supporter de vivre un amour adultère avec une jeune fille issue du
peuple qui nous a fait prisonnier ?

EXTRAIT

Le Boche mime avec délices, entre le pouce et l’index, l’insignifiance du
soldat français.
— Herr lieutenant, réplique Léandre, dévoré par la haine face à l’arbitraire
et à la morgue hautaine de l’Allemand, vous faites les malins aujourd’hui,
insolents dans votre victoire, ne respectant pas les conventions de
l’armistice, mais vous finirez bien par perdre la guerre quand votre dictateur
Hitler, insatiable dans sa soif de conquêtes, connaîtra son Waterloo, comme
notre Napoléon. Votre Führer, si l’envie lui prend un jour de s’attaquer à
l’URSS, devrait méditer la fin de la Grande Armée dans l’hiver russe et les
glaces de la Bérézina. Sans compter la puissance industrielle des États-Unis
d’Amérique. Vous connaîtrez alors l’amertume de la défaite.
La rage contenue à grand peine ravage les traits du soldat Clergeaud, son
visage devient cramoisi, ses yeux exorbités, s’il le pouvait, il écraserait
cette race sauvage et fanatisée de la « Bochie » sous ses godillots cloutés.
L’officier de la Wehrmacht ne baigne sans doute pas dans la subtilité, mais il
ne goûte guère la prophétie du Français Ses mots prémonitoires sont perçus
comme une insulte à lui-même, à son Führer et à sa race. C’est la phrase de
trop. Il sort son revolver et intime l’ordre à Léandre Clergeaud de mettre les
mains en l’air. Le Boche sent la colère et le mépris envahir tout son être, il
aurait envie d’écrabouiller cet instituteur de la République française, sans
doute un socialiste imbu de mots et de discours, mais incapable de défendre
son pays menacé. Il le pousse dehors où l’attend son ordonnance au volant d’un
véhicule militaire stationné sur la petite rue Aimé-de-Hargues. Clergeaud a
juste le temps de jeter ces paroles de désespoir à l’adjudant de gendarmerie :
— Dites à ma femme que je suis prisonnier des Allemands et qu’on m’emmène sans
doute à leur Kommandantur. Prévenez aussi le maire pour qu’il fasse quelque
chose, cette arrestation est complètement en dehors des règles de la guerre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Roger Albert est né à La Tardière en Vendée, en 1935. Soldat en Algérie en
1957 et 1958, c'est aujourd'hui un agriculteur retraité. Il a été président de
la CAVAC, une importante coopérative agricole départementale polyvalente de
1971 à 1985 et maire de La Tardière de 1977 à 2001. Depuis sa retraite, il a
écrit plusieurs ouvrages dont Carnets de route d’une soldat d’Algérie et Vent
de galerne. Il a obtenu le Prix Charente 2010 au Refuge du Livre de Grasla
pour l’ouvrage Fiers d’être paysans – La JAC en Vendée, écrit avec Gilles
Bély, ancien journaliste à Ouest-France.
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