Au quatre de la rue Rapide

Cela faisait déjà une heure que j'attendais que ma femme s'apprête (…) Nous partions réveillonner chez sa mère, comme le veut le folklore, quand le téléphone sonna. En même temps que la sonnerie, j'entendis mon épouse me dire : « Je suis prête, tiens, le téléphone… Veux-tu décrocher ? » Il était aux environs de 19h30. En attendant qu'elle se prépare, ma faible patience commençait à subir les premiers assauts de mon impatience. Je pris le combiné en maugréant. Je balançai un « Allô » comme on jette un os à un chien, quand j'entendis à l'autre bout une voix féminine qui me demanda sans un bonjour exploratoire… : - Je suis bien chez Jean Irribe ? - Oui, c'est bien ici. - Je suis Nelly Cé. Est-ce bien vous qui avez laissé un mot sur ma messagerie Copains d'Avant ? - Oui, je balbutiai un oui, ponctué de heu ! Un appel de l'ange Gabriel pour me prévenir des premières contractions de la Vierge Marie et m'ânonner en toute confidentialité que j'allais être l'heureux papa du futur Jésus ne m'aurait pas moins stupéfié... « Pierre Yborra sait débagouler les mots qui font des phrases comme au cinéma. Il écrit visuellement ! Comme Boudard. Encore et toujours... »                                                  Philippe Gilbert